Plusieurs nouvelles fonctions ont été ajoutées à cette version de Jam with the Band, comme l’analyse vocale et la possibilité de télécharger des chansons. Vous venez de dire que vous étiez très contente de faire ce jeu, Kitamura-san, mais n’y a t-il pas eu un grand nombre de difficultés lors du processus de développement en règle générale ?
Je me suis tellement amusée pendant le processus de développement que je dirais même que ce n’était pas vraiment du travail.
C’est moi qui devais créer les données des morceaux, ce qui était très difficile. Mais dès que j’avais fini de créer des données, toute l’équipe prenant les nouvelles chansons et se mettait à y jouer. J’ai vraiment eu l’impression d’être récompensé pour mon travail en voyant ça.
Quand une nouvelle chanson était créée, on disait : « Essayons-la ensemble ! » et on y jouait en multijoueur. On disait « essayer », mais c’était plutôt « jouer » tout simplement… (rires)
Dès qu’un membre de l’équipe aimait l’une des nouvelles chansons, ça nous motivait encore plus.
Je ne sais plus si vous parlez de travail ou de plaisir, là ! (rires) Mais ça montre bien à quel point vous étiez impliqués dans le logiciel pendant son développement. Au fait, le nouveau Jam with the Band permet de télécharger jusqu’à 100* chansons. Vous avez dû faire face à plusieurs obstacles pendant le développement de la fonction de téléchargement, pas vrai ? *Remarque : dans la version européenne de Jam with the Band, l’utilisateur dispose de 50 chansons préinstallées (la version japonaise en avait 31 à sa sortie) et peuvent désormais en télécharger 50 autres via la connexion Wi-Fi Nintendo. Il y a également de l’espace pour 100 morceaux de plus créés par les utilisateurs, sauvegardés ou partagés via la communication sans fil Nintendo DS.
Oui, c’est vrai. Personne n’a le droit de mettre des morceaux protégés par le droit d’auteur sur des serveurs Internet sans d’abord demander toutes les autorisations. Comme nous avions déjà beaucoup travaillé sur le mode « créer », nous voulions concevoir un système de partage qui permette aussi d’avoir accès à des chansons soumises au droit d’auteur. À moins que nous ne développions un système où les joueurs n’aient pas à payer pour chaque chanson, peu de gens auraient utilisé cette fonction.
Comment avez-vous résolu le problème des droits d’auteur ?
Nous sommes allés plusieurs fois à la JASRAC5 et nous leur avons expliqué ce que Nintendo voulait faire. C’est-à-dire permettre aux joueurs de télécharger un maximum de chansons de J-Pop (pop japonaise) et de génériques de dessins-animés. Ils ont vu cette demande d’un bon œil et ainsi, nous avons pu leur expliquer qu’avec ce système, ces chansons seraient chargées sur un serveur de Nintendo à l’avance, prêtes à être téléchargées par les utilisateurs sur leur Nintendo DS*. 5La JASRAC (société japonaise pour les droits des auteurs, des compositeurs et des éditeurs) est une structure qui gère les droits d’auteur des paroliers, des compositeurs et des maisons de disques. Elle supervise la distribution de la musique aux utilisateurs, récupère les royalties et les redistribue aux artistes. *Remarque : dans la version européenne de Jam with the Band, Nintendo a conclu un accord sur les droits d’auteur avec EMI Music Publishing Europe Ltd. au lieu de la JASRAC. Les chansons disponibles en téléchargement sont donc des versions de chansons dont les droits appartiennent à EMI. Le jeu propose également des morceaux de musique classique libres de droits, ainsi que des thèmes de jeux Nintendo.
C’est différent du téléchargement de chansons sur votre ordinateur ou votre téléphone portable, donc ?
Oui, comme les chansons que vous téléchargez ne sont pas chantées ou jouées, mais sont utilisées comme source sonore dans le jeu, vous ne payez des droits d’auteur qu’aux compositeurs et aux paroliers. Il a donc été décidé que Nintendo ne paierait des royalties que pour 100 chansons, ce qui équivaut aux données téléchargeables par cartouche. Nous avons donc pu intégrer un système où l’utilisateur peut télécharger jusqu’à 100 de ses chansons préférées gratuitement et sans effort.
Une chanson qui a été téléchargée ne peut pas être supprimée, n’est-ce pas ?
Si un utilisateur pouvait supprimer des chansons, il pourrait alors en télécharger autant qu’il veut.
Si nous avions proposé un système de téléchargement illimité, le paiement des royalties aurait posé problème.
Mais est-ce que les utilisateurs ne risquent pas de se dire parfois qu’ils ne voulaient pas vraiment d’une chanson après l’avoir téléchargée ?
Ça devrait aller puisque nous avons intégré un système d’écoute préalable. Nous l’avons fait pour que l’utilisateur puisse télécharger une chanson après l’avoir écoutée et sache s’il l’aime ou pas. Il y a aussi un système de notation pour que les utilisateurs voient la note attribuée par d’autres joueurs à une chanson avant de la télécharger.
Il va y avoir environ 200 chansons de disponibles en téléchargement cette fois. L’utilisateur pouvant en télécharger jusqu’à 100*, je suis sûr que certains vont se dire : « Comment ça ? Seulement 200 ? » *Remarque : dans la version européenne de Jam with the Band, l’utilisateur peut télécharger encore 50 chansons via la connexion Wi-Fi Nintendo.
Sur ce point, nous voudrions demander aux « artistes Band Brothers » de tout le pays de nous aider. Ce sont les gens qui ont partagé des chansons qu’ils ont créées avec la version précédente du logiciel sur leurs blogs et autres sites Internet. Cette fois-ci, les chansons peuvent être soumises sur le serveur de Nintendo et nous espérons donc que l’offre de chansons va s’en trouver démultipliée.
Ça veut donc dire que vous pourrez proposer de nouveaux hits, même après la sortie de Jam with the Band.
Chaque chanson gérée par la JASRAC6 peut être soumise sur le serveur*. Les utilisateurs pourront donc trouver des chansons qu’ils aiment. 6Les chansons soumises au droit d’auteur gérées par la JASRAC (chansons locales dont le droit de reproduction a été placé dans la catégorie « Transmission interactive ») et les chansons locales ou étrangères qui sont dans le domaine public peuvent être postées sur le serveur. Pour voir le statut des droits d’auteur d’une chanson, consultez J-WID (outil de recherche dans la base de données de la JASRAC). *Remarque : en Europe, les utilisateurs peuvent chercher dans une liste complète des chansons pouvant être mises en ligne sur le site Internet officiel de Jam with the Band européen de Nintendo. Tous les détails des chansons sont répertoriés dans la « base de données musicale de Nintendo » sur ce site Internet et seront mises à jour régulièrement.
Si un grand nombre de chansons sont soumises sur le serveur, est-ce que certaines d’entre elles ne seront pas d’une qualité douteuse ?
Pas de souci. Barbara va s’occuper de les noter. (rires)
Évoquer Barbara comme ça montre que vous avez envie de parler du jeu ! (rires) En fait, dès qu’une chanson de la JASRAC est soumise sur le serveur, il faut entrer un numéro d’enregistrement JASRAC*. Nous avons installé une fonction qui permet de rejeter automatiquement une chanson si son numéro n’est pas saisi correctement, si la chanson n’a pas le bon nombre d’instruments ou si elle est trop courte. Il est donc possible que la chanson de quelqu’un qui a passé du temps à la créer soit rejetée et c’est pour ça que nous demandons aux utilisateurs de bien lire la section « Soumettre » du mode d’emploi avant de soumettre une chanson. * L’équivalent européen du numéro d’enregistrement de la JASRAC est le « code morceau ». Le code morceau de chaque soumission est disponible sur le site Internet officiel de Jam with the Band européen de Nintendo, dans la « base de données musicale de Nintendo ».
Et puis, seules les chansons qui auront été comparées avec l’original par un expert seront mises sur le serveur et seulement après approbation.
Donc seules les chansons qui auront atteint un certain niveau de qualité seront téléchargeables.
Il existe deux façons de soumettre des chansons. Les utilisateurs qui peuvent utiliser la CWF Nintendo peuvent soumettre leurs chansons de chez eux. Sinon, ils peuvent le faire dans des « DS Stations » en magasins*. *Remarque : le service de mise en ligne « DS Station » n’est pas disponible en Europe.
Le téléchargement peut aussi se faire de chez soi ou en magasins et les utilisateurs peuvent aussi voir combien de fois chaque chanson a été téléchargée.
Nous pouvons donc satisfaire tous les « artistes Band Brothers » qui se disent : « Je veux qu’un maximum de gens profitent de mes chansons », sans violer les droits des détenteurs. Comme ce n’est pas un fardeau pour les utilisateurs non plus, c’est vraiment un système unique et très intéressant.
Dans cette version de Jam with the Band, nous avons ajouté un nouveau mode pour chanter. Nous avons eu cette idée quand nous nous sommes demandé quelles autres utilisations étaient possibles, à part jouer des instruments dans Jam with the Band. Je pense que tout le monde a déjà chanté dans sa vie, même ceux qui ne jouent pas d’un instrument.
Le logiciel propose également une fonction d’analyse vocale, n’est-ce pas ?
Pour commencer, nous avons fait plusieurs tests en utilisant un programme qui décortique des voix chantées et détermine quelles parties de la voix peuvent être utilisées pour l’analyse. Nous pouvons isoler le ton d’une voix et son rythme. Quand nous avons réfléchi sur la meilleure utilisation possible de ces outils analytiques, nous avons pensé au karaoké.
Quand nous avons pensé à l’objectif des gens au karaoké, nous en avons conclu qu’ils veulent s’amuser, bien chanter et avoir l’air séduisant... Je pense que, surtout pendant une réunion entre amis ou un rendez-vous galant, disons, on veut chanter du mieux qui soit et que tout le monde pense qu’on chante à merveille. C’est pour ça que nous espérons que les gens utiliseront l’analyse vocale pour trouver une chanson qui convienne à leur type de voix avant d’aller au karaoké et de chanter devant la personne qui leur plaît. (rires)
On a même appelé ça le « facteur charme » plutôt que la « compatibilité » pendant le développement. J’imagine qu’on peut dire que nos motivations n’étaient pas vraiment innocentes…
(rires)
Vous vous êtes enfermés dans une cabine de prise de son et vous avez chanté les uns après les autres, non ?
Une fois, je suis allé dans la cabine et je ne suis pas retourné m’asseoir avant 30 minutes.
Je crois qu’on appelait ça officiellement le « travail de sampling », mais ça n’en avait que le nom.
Pour moi, c’était plutôt une salle de karaoké ! Dans ce projet, j’ai l’impression que c’était plus du plaisir que du travail. Au fait, que vous a dit l’analyse vocale sur votre type de voix ?
Moi, c’est la « variété », parce que ma voix est plutôt basse.
Moi, c’est le « R&B ».
(l’air un peu gêné) Moi, euh… « enfantine ».
(rires)
Juste par curiosité, « enfantine » ne veut pas dire forcément qu’on chante bien, si ?
Je suis comme les enfants dans le sens où je chante souvent faux.
(rires)
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