5. Devenir un créateur de jeu

Il s’agissait du premier projet de création de jeu dans lequel vous aviez un rôle central. Maintenant que c’est terminé, quelle est la plus forte impression qu’il vous en reste ? Était-ce que c’était difficile ? Ou était-ce si amusant que vous voulez recommencer ?

C’est une bonne question... Je m’en excuse auprès de tous ceux avec qui j’ai travaillé, mais ce qui me vient à l’esprit en premier, c’est que j’aimerais bien recommencer ! (rires)

J’imagine que c’est parce que les retours des gens qui vous entouraient étaient bons, et cela vous a donné l’envie de passer au projet suivant.

Oui. Il y a de ça. Il y a aussi le fait que plus le projet allait de l’avant, plus ça devenait excitant.

Cela signifie que vous étiez né pour devenir un créateur de jeux. Tous les créateurs ont un même type d’énergie qui se perpétue d’elle-même.

Vous le pensez vraiment ? Je suis flatté ! (rires)

On n’a rien besoin de vous demander, on n’a pas besoin de vous encourager. Votre cerveau et votre corps se mettent en marche naturellement, et cela permet d’entrer dans un cycle de production plus facilement. Bien entendu, il y aussi un facteur chance. Il y a ceux chez qui cela se développe rapidement, et ceux chez qui cela prend un peu plus de temps.

C’est tout à fait ça.

D’une certaine manière, vous avez eu de la chance de disposer d’un gisement d’énergie créatrice provenant des épisodes précédents de la série, et de vous l’être approprié.

Oui, j’ai eu beaucoup de chance.

Vous devez parfois produire cette énergie vous-même. Vous auriez pu disposer de la même équipe, mais vous auriez dû proposer toutes les idées et vous auriez été forcé de prendre constamment des décisions, objectives ou non. Cependant, le fait de réaliser ce qui est en grande partie un hommage à la série FF, une partie de l’inspiration créative était déjà là.

C’est vrai. C’est ce que je respecte le plus chez les grands créateurs de jeu, les gens qui créent des jeux seuls. Ils mettent tout au point eux-mêmes, et si le pire arrive, ils se retrouvent avec un jeu à problème pendant un an, voire plus. Ils doivent alors suivre ce véritable chemin de croix.

Est-ce la façon dont vous, qui ne participez pas au projet de développement, voyez les créateurs ?

Oui. Même si vous ne croyez pas en ce que vous faites, vous devez faire face à votre équipe et à dire : « Ne me lâchez pas ! Tout va bien se passer ! » C’est vraiment quelque chose de vraiment difficile.

Effectivement, mais il arrive souvent que personne ne puisse dire quelle est la direction à prendre. Tout ce que vous pouvez faire est de tracer la route en vous disant : « Notre objectif se trouve peut-être par là », ou de croire en vous et en votre jugement.

Et c’est à des personnes agissant ainsi que nous devons Final Fantasy. C’est quelque chose qui me surprend complètement.

Maintenant que vous avez vécu ces expériences vous-même, j’imagine que vous respectez plus encore ces créateurs de jeu ! (rires)

Tout à fait. Je pense que ce n’est pas demain que je pourrai faire autant qu’eux, et me « mettre à nu » dans les jeux, comme ils ont fait. Je commence à me dire que j’y parviendrai peut-être un jour.

C’est une bonne chose. Maintenant, pour conclure cet entretien, j’aimerais qu’en tant que producteur de ce jeu, vous passiez un message à tous ceux qui nous lisent.

Mon équipe fantastique a créé un jeu encore plus amusant que tout ce que j’aurais pu imaginer, mais notre mission touche à sa fin. Désormais, c’est à vous, les joueurs, d’en prendre possession. Votre expérience et vos souvenirs sont ce qui permettra au jeu de passer à l’étape suivante de son périple. J’espère que tous les fans de la série Final Fantasy y joueront pendant très longtemps, et je vous recommande vivement de télécharger la démo¹⁸ ! À ce sujet, cette démo est différente des précédentes. Elle permet maintenant d’essayer 2 morceaux avec les 3 niveaux de difficulté. ¹⁸ Cela renvoie à la démo de Theatrhythm Final Fantasy qui est disponible au téléchargement sur le Nintendo eShop.

Aujourd’hui, j’ai eu la chance de discuter de tout ce qui a poussé Hazama-san, qui n’avait pas débuté dans ce secteur en tant que créateur de jeu, à créer son premier jeu, et je me suis dit que la destinée, et beaucoup de travail, nous avaient permis de nous rencontrer aujourd’hui pour cet entretien. J’ai trouvé vos histoires vraiment très intéressantes. J’espère également que THEATRHYTHM FINAL FANTASY, le jeu que vous avez créé, fera revenir de nombreux souvenirs à tous ceux qui ont déjà joué à un jeu FF. Je suis impatient de connaître la réaction des joueurs quand ils auront ce jeu entre les mains, sur Nintendo 3DS.

Je suis aussi impatient.

Nous ferons aussi tout notre possible pour veiller à ce que ce grand jeu touche le plus de personnes possible. Hazama-san, merci de nous avoir consacré de votre temps.

Merci à vous.